Que reste-t-il à écrire sur Gustave Courbet ? Ces trente dernières années, l'histoire de l'art s'est beaucoup intéressée au peintre et l'homme continue d'inspirer les romanciers. Cependant, aucune synthèse n'a été entreprise sur ses relations avec sa patrie comtoise.
Jamais peintre ne fut autant attaché à sa région, à ses paysages, à ses mours, à ses habitants. Une certitude est partout admise : Courbet est le premier peintre français à avoir trouvé dans son pays natal sa principale source d'inspiration. Grâce au regard qu'il a porté sur les différentes composantes de son territoire, il a pu répondre aux enjeux esthétiques de son temps. Il a inventé une nouvelle conception de la peinture de genre en réponse au questionnement social, et traduit une nouvelle perception de la nature dans ses peintures de paysage. Son pays a été la matrice de son ouvre.
Il reste, sans aucun doute, une synthèse à écrire sur l'histoire encore ouverte de l'artiste dans sa terre natale. Les recherches et publications récentes n'éclairent pas la diversité et la complexité de ce double rapport. De plus, l'histoire de l'art continue de s'arrêter là où commence l'historiographie, à la mort de Courbet, sans la distance critique indispensable au sujet. Cet ouvrage prétend combler ces lacunes.