Depuis un demi-siècle, Bernard Frank n'a cessé d'écrire. Mais, dit-il, "Plus on écrit souvent, moins on fait attention à ce que vous dites'. Aussi le temps est-il venu de remettre les pendules à l'heure et de redonner à cet écrivain la place qui lui revient, une des toutes premières des lettres françaises contemporaines. Dans la profusion de ses écrits, Bernard Frank a choisi des maximes, des aphorismes, des traits qui le caractérisent au mieux ; au besoin il en a créé, il en a rajouté.
On retrouve ici quelques thèmes qui lui sont chers. La littérature, tout d'abord, qu'il connaît mieux que personne, et qu'il aborde ici sous toutes ses facettes, le milieu littéraire, le critique, l'éditeur ("C'est merveilleux : dès que nous parlons, il se sent intelligent et, moi, j'ai l'illusion d'être riche."), jusqu'aux écrivains et à leur œuvre. La politique, ensuite, qu'il a toujours regardé de loin mais avec un œil perçant. Puis les femmes, l'alcool, et enfin lui-même.
Son sens du portrait et de la formule assassine font de Bernard Frank le meilleur de nos spadassins des lettres.