Intégrer et dépasser les traditions historiographiques classiques, celles qui privilégient par exemple les destins des nations, les identités des communautés ou les histoires biographiques, telle a été l’intention des grands historiens qui ont marqué, ces dernières décennies, le projet d’une histoire globale. C’est dans ce courant que s’inscrit le travail de Sanjay Subrahamanyam, pour qui l’histoire globale « n’est pas une méthode mais un champ défini et redéfini par des “histoires en conversation” ». Grâce à sa connaissance des archives dispersées entre les différentes parties du monde, sa maîtrise des langues et des traditions historiographiques d’Asie, d’Europe et des Amériques, Sanjay Subrahmanyam travaille sur l’histoire des réseaux et des échanges, échanges de biens mais aussi circulation des langages, des mythes et des idéologies. Ces « histoires connectées » permettent de repenser ce que pourrait être aujourd’hui une histoire globale.