Voici une flânerie savante, drolatique, philosophique et éclectique au pays très peuplé de la bêtise.
Denis Grozdanovitch, disciple zélé de Flaubert, en propose une cartographie minutieuse où, de Molière à Beckett, de Goldoni à Marivaux ou à Sartre, les sots, les imbéciles et les idiots n’en finissent pas de donner la réplique aux « intelligents » qui sont souvent aussi bêtes qu’eux.
Il est ici question d’innocents de village, de querelles talmudiques, de non-sens métaphysiques. Et du théorème de Gödel, de Monsieur Teste, de Pierre Dac, de fantômes stupides, de robots joueurs de football et d’« experts » particulièrement navrants.
La morale de Grozdanovitch ? Un génie à l’apparence idiote dort en chacun de nous et il suffit que la fortune – assistée d’une certaine qualité de volonté personnelle – nous aide à le libérer de son infériorité supposée pour qu’il se transforme en enchanteur.
Ce livre est un vrai bijou d’érudition et de charme.
On y réfléchit en souriant.
On s’y amuse avec gravité.