En juillet 1999, en prononçant un discours sur Heidegger et sa Lettre sur l’humanisme, Peter Sloterdijk déclenche une vive
polémique. Quel est l’objet du scandale ? Son constat : l’humanisme est mort en 1945. Si une nation ne repose plus sur une fiction politique, d’inspiration humaniste, pour souder ses citoyens, quelle gestion des hommes ? D’ailleurs, note le philosophe, la « domestication de l’être humain constitue le grand impensé face auquel l’humanisme a détourné les yeux depuis l’Antiquité » ; « le simple fait de s’en apercevoir suffit à se retrouver en eau profonde ».
Avec ses Règles pour le parc humain, Peter Sloterdijk incite à penser la condition humaine qui vient avec l’anthropotechnologie.
Quelques mois plus tard, il prononce à Paris un deuxième discours dans lequel il développe ses positions : La Domestication de l’Être. Il y poursuit sa réflexion sur les conditions et le mystère de l’irruption de l’humanité, et la voie que celle-ci peut suivre vers un apprivoisement d’elle-même.
PETER SLOTERDIJK, philosophe allemand né en 1947, est l’auteur d’une oeuvre importante, notamment : Sphères (I, Bulles ; II, Globes : macrosphérologie ; III, Écumes : sphérologie plurielle).