Depuis l’Europe des Lumières, on s’est beaucoup occupé de « penser la Chine », quitte à fabriquer les représentations les plus contradictoires, entre la « Chine philosophique » et le « despotisme oriental », entre la Chine éternelle, esthétique et consensuelle et une autre, imprévisible et inquiétante. Pour sortir de ces clichés tenaces, Anne Cheng nous propose d’exercer notre oreille à capter ce que les auteurs chinois nous donnent à entendre. La Chine ne serait-elle pas capable, après tout, de penser et de se penser par elle-même ?
Née en 1955, Anne Cheng a mené ses travaux de recherche et d’enseignement sur les sources de la tradition et de la modernité chinoises, d’abord au CNRS, puis à l’INALCO, avant d’être élue au Collège de France en 2008 à la chaire d’Histoire intellectuelle de la Chine.
Elle est l’auteur notamment d’une traduction en français des Entretiens de Confucius (1981) et d’une Histoire de la pensée chinoise (1997, rééd. 2002 et traduite en de nombreuses langues). Elle a également dirigé plusieurs ouvrages collectifs, dont La Pensée en Chine aujourd’hui
(2007).