Dans l’esprit de tous, le héros de la Grande Guerre demeure sans conteste le brave « poilu » des tranchées prêt à endurer mille tourments pour défendre sa patrie. Se souvient-on qu’il a eu de nombreuses « sœurs d’armes » ?
à partir de 1914, dans bien des domaines, les femmes remplacent les hommes mobilisés : les voilà embauchées dans les usines, les bureaux et les ateliers. L’armée répugne encore à faire appel à elles, mais l’invasion du territoire et le caractère durable de la guerre bouleversent les règles du jeu. Plusieurs femmes vont alors se distinguer. Elles soignent sous les obus, cachent des soldats égarés, espionnent, parfois font le coup de feu.
Magnifiées par la propagande soucieuse d’exalter le patriotisme, de nombreuses héroïnes ont fait la une des journaux : sœur Julie, encensée par Maurice Barrès pour avoir empêché les Allemands d’incendier son hôpital ; Octavie Delacour, qui fait capoter un sabotage en Normandie ; émilienne Moreau, dernière défenseuse d’un poste de secours ; la diva Nelly Martyl, « fée de l’armée de Verdun » ; Edith Cavell, figure légendaire fusillée par les Allemands ; Gabrielle Petit, la Jeanne d’Arc belge. Pourtant, après l’armistice, les exploits féminins sombrent plus ou moins rapidement dans l’oubli.
à travers une quinzaine de portraits, Héroïnes de la Grande Guerre invite le lecteur à partir sur les traces de ces femmes au courage exceptionnel, et à découvrir une nouvelle facette de la première guerre mondiale.
Jean-Marc Binot, journaliste et historien, a publié plusieurs ouvrages dont la biographie de Max Lejeune (Martelle, 2003), Cent ans, cent socialistes, un dictionnaire paru à l’occasion du centenaire du Parti socialiste (Bruno Leprince, 2005), et l’histoire du réseau de résistance Brutus (Fayard, 2007).