Depuis quatorze siècles, et particulièrement depuis les attentats de ces dernières années, une vue très critique des Musulmans s'est développée en Occident. Et réciproquement.
Beaucoup d'Occidentaux voient les Musulmans empêtrés dans leur archaïsme et rattrapés par la modernité, d'où leurs réactions violentes, mais vouées à l'échec. Beaucoup de Musulmans répondent qu’ils sont croyants et qu’analyser leur foi, c'est déjà les attaquer. Vu d'Occident, cette réaction est irritante (on étudie bien le catholicisme), mais à la rigueur compréhensible. Le problème est que certains sacralisent de simples rites sociaux, veulent les imposer, et considèrent comme hostile ou impie toute idée différente. Ils se sentent agressés et dénoncent une animosité croissante envers l’Islam.
On voit donc l’importance des regards réciproques et la nécessité de leur analyse. Il nous faut donc revisiter l’histoire, car, vraie ou fausse, c’est elle qui structure la vision du monde et donc la réaction à « l’Autre ».
Nous n’entrons donc pas dans le domaine de la foi: il ne s’agit pas de parler de l’Islam mais des Musulmans, ces hommes et ces femmes qui sont nos voisins, du Maroc à l'Iran.