Les collègues et les amis de Jean-Pierre Néraudau ont voulu saluer sa mémoire en regroupant un ensemble de trente-cinq contributions sur l'un des poètes latins auquel il consacra lui-même de nombreux travaux: Ovide, en effet, par le miroir de la culture alexandrine et augustéenne qu’il représente, ainsi que par l’immense fortune qu’il connut du Moyen âge aux Temps modernes, incarne parfaitement ce qu’était la latinité aux yeux de Jean-Pierre Néraudau: à savoir une tradition vivante qui se perpétuait, sur la longue durée, dans les " confluents " des arts, animant l’inspiration des poètes, nourrissant l’imagination des peintres et des sculpteurs, défiant la virtuosité des musiciens.
C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre le terme “ lectures ”: à la fois dans le sens des lectures qui ont pu influencer Ovide (sources hellénistiques, poésie latine pré-augustéenne, histoire romaine) et dans le sens de celles que le poète a suscitées dans la tradition occidentale jusqu’au XVIIIe siècle. De la littérature aux arts plastiques, en passant par l’histoire du livre illustré ou de la mythographie, Ovide a fait ici l’objet d’approches très diversifiées, en mettant en commun les compétences de spécialistes français et étrangers qui, depuis quelques années, s’accordent tous à reconnaître la place hors du commun qu’occupe le poète latin dans la tradition occidentale.