« La belle mécanique n'a pas fonctionné comme prévu. Le suffrage universel, finalement conquis (plus ou moins tard selon les pays et en Italie presqu'en dernier), a déçu trop souvent ceux qui s'étaient battus pour lui et n'a pas produit les effets espérés. Au contraire, les urnes ont servi à légitimer des équilibres, des classes, un personnel politique presque immuable — et peu importe si ce dernier est diversifié et divisé.
Et si le vrai pouvoir était ailleurs?
C'est ce dont il sera question, cher lecteur, dans les pages qui suivent. »
Canfora insinue bien plus que de vagues soupçons sur les déguisements du pouvoir: cette domination de quelques-uns — elle n'est d'un seul qu'en apparence — qui ne peut cependant se maintenir qu'à condition de s'assurer un large consensus. Tout en restant, bien entendu, au sens plein de ce mot, une domination.
Luciano Canfora, est un philologue classique, un historien et l'un des plus grands spécialistes italiens de l'Antiquité. Il est actuellement professeur de philologie grecque et latine à l'Université de Bari et directeur scientifique de l'École supérieure d'Études historiques de San-Marin.