S’il est un écrivain qui incarne l’esprit de Fata Morgana, c’est bien Henri Michaux. Ici, le trait est à l’honneur, “premier début et dernière des traces”, trait fondateur, genèse de toute construction. Trait destructeur également, celui qui “biffe”, rature, met un terme. L’ouvrage se poursuit par un essai, “Des langues et des écritures. Pourquoi l’envie de s’en détourner”, où l’auteur développe une interrogation précise sur la langue, la lecture, le signe pictographique. Il nous confie alors les raisons de sa recherche d’une “langue modeste, plus intime”, une langue moins encombrée, épurée, la langue parfaite des “hommes sachant qu’ils ne savent pas”.