Après un sommeil de plus de soixante ans, voici, comme neuf, l’hymne jubilant qu’Henry Miller a consacré en 1951 à Blaise Cendrars, pour lui exprimer son affectueuse admiration. C’était également une façon de le remercier d’avoir été le premier à saluer Tropique du Cancer, en janvier 1935, dans la revue Orbes. Cet hommage à Cendrars («l’homme que j’ai estimé le plus»), exubérant comme un écrit d’adolescent, et d’une orgueilleuse humilité, Henry Miller l’avait annoncé à son ami en 1950 dans une lettre en français : «Je me suis laissé aller à une rhapsodie ou louanges sans restreinte sur vous ou vos œuvres». Quand Cendrars reçut le livre, il exprima son émotion et ajouta : «Moi, ce qui me réjouit, c’est de me trouver avec vous sous la même couverture, comme si l’on faisait une bonne blague aux copains». Frédéric-Jacques Temple, ami de Cendrars et de Miller, évoque brièvement cette amitié en préface.