Robert Walser incarne la figure torturée du poète, sa vie constitue en elle-même une œuvre romanesque : jeune écrivain prolifique qui consigne ses manuscrits sur des microgrammes, petits bouts de papier où s’inscrivent les signes minuscules d’une écriture que l’on mit plusieurs années à déchiffrer, il se mure dans le silence quand il est admis à la clinique psychiatrique d’Hérisau. Il n’en sortira que vingt ans plus tard, le jour de Noël 1956, pour une ultime promenade, où il marchera dans la neige jusqu’à épuisement, jusqu’à sa mort.
Jean Frémon s’immisce ici dans le corps de Walser pour nous restituer, par bribes, – bien que purement imaginés – les pensées, les souvenirs, les impressions de cet écrivain hors-norme.