Jouve parcourt ce labyrinthe à la recherche d’un Baudelaire diversement défiguré – qu’on songe au Baudelaire-pornographe ou au Baudelaire-toxicomane –, à la recherche d’une «vérité éclairée par cette intelligence qui est amour». Cent ans après Les fleurs du mal, il interroge les causes, mais plus encore les conséquences, de l’incompréhension, sociale et individuelle, presque totale à laquelle le poète fut en butte dès ses premières publications et jusqu’à sa mort. En éclairant le versant spirituel de la poésie baudelairienne, Jouve ouvre la voie à une nouvelle critique et établit notamment les liens, obscurs en apparence, qui font de Baudelaire le père de la poésie moderne. Ce texte, entièrement réécrit en 1957, est une clef importante pour comprendre la figure d’un Jouve qui revendiqua toujours sa filiation avec le poète mythique.