Avec la même érudition – lente, posée – que dans ses émissions radiophoniques, Claude Mettra flâne à travers les symboles de nos civilisations – l’imaginaire qui enrichit le sens des objets et des lieux. Sa méditation, ici, porte sur ces endroits chargés de force vivifiante que sont les caves, où “la vie lente prépare dans l’obscurité de grandes métamorphoses.” Inspiré par des figures mythologiques et historiques, par des contes, des tableaux – de Rembrandt ou de Bruegel – ou de simples anecdotes, Claude Mettra parvient à souligner la présence du divin jusque dans les plus petits creux de l’existence : la cave est présentée successivement comme lieu de solitude créatrice, matrice des origines, abri de gestation influencé par la lune, profondeur regénérante apte à conduire le philosophe vers la vérité première ; mais lieu aussi où vieillit le vin et où sèche le bois qui prendra feu et donnera lumière.