L’œuvre de Pierre-Jean Jouve est sans doute l’une des plus originales du XXe siècle ; l’une des plus exigeantes aussi, en perpétuelle quête de perfection formelle, et c’est ce qui explique probablement le silence dont elle fut toujours entourée et la façon dont elle est, aujourd’hui, quasiment occultée. Initié à la psychanalyse, Jouve était habité d’une haute «Idée» religieuse, assez éloignée du strict dogme catholique, considérant le langage comme l’organe spirituel de l’homme et la poésie comme «l’expression des hauteurs du langage». De grands poètes de notre temps (Yves Bonnefoy et Salah Stétié, par exemple) s’emploient aujourd’hui à faire reconnaître l’importance de son œuvre.