Quand son corps lâche, Anne Wolfers plonge. S’en suivra une dépression sévère qui la conduit à l’hôpital Sainte-Elisabeth, en psychiatrie. Elle y passera six semaines. Là, des idées sombres plein la tête, une habitude s’installe : chaque jour, sans exception, elle dessine dans son carnet de croquis. États d’âme, phrases notées au vol, injonctions du corps médical, effets secondaires des médicaments, reflets de ses émotions, les dessins s’enchaînent jour après jour.
De ce rendez-vous salvateur avec son bic noir, elle fera un journal, reproduit ici fidèlement, où tous ses états se succèdent en une palette allant du sentiment le plus noir à l’autodérision la plus féroce.
D’un trait expressif, Anne Wolfers nous ouvre les portes de la rémission de sa dépression. Avec humour et lucidité, elle nous donne une « vue du dedans » et provoque inévitablement l’empathie du lecteur.
Ni livre de recette vers le bonheur ni manuel contre l’état dépressif, ce carnet de croquis parlera à chacun d’entre nous : de nos parts d’ombre sûrement mais aussi de l’étincelle de vie que nous portons.