Voici un petit recueil posthume doublement caractéristique de l'auteur, théoricien de la métaphore et fasciné depuis toujours par la figure du lion. Des curiosités « léonines » glanées par le grand philosophe au fil de ses lectures érudites ou dans les pages des faits divers, mais toujours présentées avec une grâce souriante et souvent ironique, dans un style incisif, extraordinairement dense. Ces textes finement ciselés portent un regard pénétrant et non dépourvu d’humour sur l’histoire de la culture humaine, filtrée par le lion, depuis l’origine africaine de l’homme jusqu’aux débats politiques contemporains ; de la littérature à la peinture et à la métaphysique ; de la Bible et d’Euripide à Wittgenstein et même Hitler. Avec un passage obligé par Ésope (vu par Luther) et La Fontaine. Car c’est bien sûr la fable qui donne le ton à l’ensemble et Blumenberg termine donc chaque texte par une « morale », une leçon à méditer, portant sur l’histoire de la pensée, mais uniquement à travers le lion, ou plutôt – nous dit-il – l’absence de lion.