Ces Petites Sagas islandaises recèlent quelques joyaux narratifs des lettres médiévales islandaises des XIIIe et XIVe siècles.
Leur charme réside dans leur dramatisation, due à la fréquence des dialogues et au dosage subtil de la prose et des strophes, et à leur technique narrative faite de sobriété et de concision : la perception du réel est immédiate et incisive, précise et ramassée et atteint parfois la densité d’un vécu immédiatement ressenti. Ce « réalisme » n’exclut pas toutefois l’apparition de l’humour qui surgit de loin en loin dans une situation ou dans les propos d’un personnage, le traitement plus ou moins dramatique de l’action ainsi que l’apparition de thématiques sous-jacentes plus profondes sous forme de considérations de nature morale, religieuse, voire politique.
Une place de choix est réservée à la description des rapports entre souverains et scaldes dans une société de cour où la poésie est une étincelante armure qui procure la gloire à l’un, la fortune et parfois même la vie à l’autre.
La fonction de ces petites sagas était-elle de divertir ou d’instruire leur public ? Sans doute les deux à la fois, tant il est vrai que le fait divers anecdotique voisine avec la parole édifiante de la littérature cléricale.