Pour la première fois, Danièle Delorme a accepté de se raconter et, chemin faisant, de raconter ceux qui ont croisé et peuplé sa vie. Artistes, écrivains, comédiens et politiques ont accompagné sa route, de sorte que ce livre de Mémoires est aussi un rappel des figures les plus aimées du dernier demi-siècle, où les têtes d'affiche sont saisies avec simplicité et naturel.
Née dans une famille d'artistes à l'esprit insoumis, la jeune Danièle ambitionne de devenir pianiste quand la guerre éclate. Réfugiée à Antibes, elle y fait la connaissance d'un étudiant en droit qui devient aussitôt son premier amour et qu'elle entraîne avec elle sur les voies du théâtre. Celui-ci a pour nom Gérard Philipe. Après des débuts en 1942, dans un rôle d'ingénue, sa carrière ne cesse de s'amplifier jusqu'à faire d'elle l'étoile en vue du jeune cinéma d'après guerre. On fait appel à elle pour donner la réplique à Jouvet, Gabin ou Bourvil, quand ce n'est pas à son premier mari, Daniel Gélin.
Séparée de Daniel Gélin, Danièle Delorme rencontre Yves Robert au début des années 1950, et ne le quittera plus jamais. Elle devient sa partenaire sur scène dans Colombe,de Jean Anouilh, son alliée en affaires pour monter leur société de production (à l'origine de laquelle on trouveLa Guerre des boutons jusqu'à La Gloire de mon père et Le Château de ma mère, mais aussi la saga du Grand Blond avec une chaussure noire), celle sans qui ces films n'auraient été produits ni réalisés. D'anecdote en anecdote, on découvre, saisis sur le vif, ceux qui ont fait le quotidien d'un des couples les plus en vue de Paris : André Suarès ou Saint-John Perse, Colette ou Ionesco et, bien sûr, au gré des tournages, comme Alexandre le Bienheureux, Un éléphant, ça trompe énormément, ou des après-midi de farniente heureux dans leur moulin, loin de la capitale : Jean Carmet, Pierre Richard, Jean Rochefort, Philippe Noiret, Jean-Luc Godard ou Simone Signoret...