20 ans de la disparition de Léo Ferré - 1993-2103
Est-ce ainsi que Léo Ferré vécut ?
De l'enfant monégasque au pater familias toscan, du 24 août 1916 au 14 juillet 1993, voici, narré par le menu, un voyage magnifique : celui d'un terrien du XXe siècle qui fit de la musique son cosmos et de la poésie son vaisseau spatial.
Car Ferré ne fut pas seulement un auteur-compositeur-interprète de chansons populaires (Paris-Canaille, Jolie môme, Vingt ans, C'est extra, La The nana) ou de chefs-d'œuvre définitifs (La mémoire et la mer, Les étrangers, Avec le temps) ; pas seulement un anar généreux et irréductible (Les anarchistes, Madame la misère, Ils ont voté, Il n'y a plus rien) ; pas seulement un compositeur d'oratorios et d'opéras (La chanson du Mal-aimé, L'opéra du pauvre). Il fut aussi un " passeur " qui donna à aimer les poètes qu'il mit en musique (Aragon, Baudelaire, Apollinaire, Verlaine, Rimbaud, Caussimon) et les musiciens dont il se fit le héraut (Beethoven, Ravel, Mozart, Satie, Bartok) : là aussi est son œuvre.
Cette " œuvre-vie " de Léo Ferré, comme celle d'Arthur Rimbaud, est une aventure individuelle unique qui dit tout de tous les humains et de leurs rêves, de leurs méandres et de leurs paradis perdus. Le bonheur ? " C'est du chagrin qui se repose. "
La vie de Léo, c'est la nôtre : " Avec le temps, va, tout s'en va... "
Tout s'en va, sauf la voix de Léo Ferré, qui demeure. " Une voix unique, inoubliable ", comme l'écrit Guy Béart dans son avant-propos. Une voix amie, une voix aimée, une voix sans maître.