Utilisée dans de nombreux films (Top gun, Ne le dis à personne, Cloclo.) et dans des publicités, reprise (Seal, Garou, les Rolling Stones.), samplée (le tube " Otis ", signé par Jay Z et Kanye West), rééditée (une nouvelle compilation paraît en mars 2013), la musique d'Otis Redding est toujours aussi présente, quarante-cinq ans après sa mort. À tout moment, une radio, quelque part dans le monde, diffuse ses plus grands succès, de " (Sitting On) The Dock of the Bay " à " Respect ", de " Satisfaction " à " " I've Been Loving You Too Long ".
De sa naissance dans une petite maison sur la plantation où travaillait son père, à son décès vingt-six ans plus tard (le 10 décembre 1967) dans un tragique accident d'avion, des clubs miteux de Macon (Géorgie) où il succède à James Brown et à Little Richard, à la scène du festival de Monterey où (avec Janis Joplin et Jimi Hendrix) il vole la vedette aux Who et au Jefferson Airplane, la vie d'Otis Redding se raconte comme un grand roman de l'Amérique des années 1960, celle de la lutte pour les droits civiques, de la soul, des mythiques studios de Stax Records, du mouvement hippie. Pourtant, il n'existait jusqu'ici aucune biographie exhaustive en français consacrée à Otis Redding, sinon deux livres rares ou épuisés de Régis Dubois (L'Harmattan) et Geoff Brown (10 x 18).
Le présent ouvrage vient combler cette lacune. À partir de sources peu explorées, il raconte la vie et la carrière de Redding : son enfance dans les HLM de Macon, sa passion pour la musique, ses débuts dans des concours de chant, ses premiers disques, ses tournées dans le sud des États-Unis encore en proie à la ségrégation, son succès, d'abord auprès des amateurs de soul, puis du grand public, ses visites triomphales en Europe, ses rencontres avec les vedettes du rock, de Bob Dylan à Janis Joplin, sa volonté d'être son propre patron, sa mort inattendue, son héritage artistique.
Riche d'anecdotes inédites ou méconnues, de sa tournée en Jamaïque (où il partage l'affiche avec les futures stars du reggae) aux jam sessions endiablées avec Neil Young et Brian Jones, ce livre trace le portrait d'un artiste à la carrière météorique qui incarne au plus haut niveau la soul sudiste, âpre, sensuelle et terriblement dansante.
Depuis une dizaine d'années, FrÉdÉric Adrian écrit sur les musiques populaires afro-américaines, de la soul au blues en passant par le gospel et le funk, dans différents magazines français et anglo-saxons. Il réalise régulièrement des interviews et des portraits de figures majeures de la musique comme Solomon Burke, Bettye LaVette, Aaron Neville, Sharon Jones ou Mavis Staple.