Eloge de l'ivresse.
Certains pères sont d'une infâme sobriété : ils n'écrivent guère à leur descendance que des testaments. On peut préférer transmettre une leçon de vie, comme celle-ci : " Sache, mon enfant, que la multitude, la société, en deux mots les autres, vont te déconseiller une foule de comportements. T'enivrer, par exemple. Ce que tu feras tout de même... ou pas ! Libre à toi, en réalité. "
Voilà le message que l'auteur de cette lettre ouverte adresse à son fils, un adolescent de seize ans.
Mais pourquoi diable recommander à sa progéniture d'adopter une sale manie ? Par souci d'éducation, pour lui expliquer que trop d'interdits étouffent. Que l'hygiénisme est un fascisme. Que l'obligation de mourir en bonne santé est absurde. Que l'esprit de liberté existe, et le plaisir aussi. Que c'est toujours " ça " de pris. Et qu'être en vie consiste essentiellement à narguer la mort. Pour lui apprendre à vivre, en quelques mots...