L'histoire de la métropole lilloise, liée à celle de l'industrie textile, lui a laissé en héritage un patrimoine architectural exceptionnel. Aujourd'hui, après une période de désindustrialisation initiée dès les années 1960, nombre des châteaux de l'industrie textile, halles, brasseries et autres lieux de production d'alors ont fait l'objet d'une reconversion et trouvent de nouveaux usages, très divers et souvent étonnement " high-tech ".
Le processus, commencé dès les années 1970 à Lille, avec l'emblématique usine Leblan qui accueille des logements sociaux, une église et un théâtre, s'est poursuivi à Roubaix, Tourcoing ou encore Courtrai, faisant rapidement de la métropole lilloise, par la nature des sites présents mais aussi par les usages nouveaux qui leur ont été trouvés, un modèle en matière de réutilisation du patrimoine industriel.
L'enjeu, en raison de la qualité architecturale des immeubles concernés et de la mémoire sociale dont ils sont porteurs, est bien entendu patrimonial. Il est aussi urbanistique : l'importance de ces bâtiments dans l'organisation du tissu urbain, au sein de quartiers souvent socialement défavorisés, en font en effet des sites privilégiés de reconquête urbaine.
Ces sites constituent également de véritables lieux d'expérimentation pour la création architecturale lors de leur réhabilitation. Le défi est alors de préserver pour chaque édifice la qualité du bâti, la richesse de son histoire, tout en donnant du sens à l'usage nouveau qui en est fait. Si les approches peuvent se révéler très différentes, nombre de réalisations s'avèrent exemplaires et prouvent que préservation et création contemporaine peuvent aller de pair.
Ouvrage collectif : Adriaan Linters, historien, spécialiste belge du patrimoine et de sa réutilisation ; Dominique Mons, géographe, enseignante à l'école d'architecture de Lille ; Didier Terrier, historien, spécialiste de l'époque industrielle régionale, enseignant à l'université de Valenciennes ; Gilles Maury, architecte, enseignant à l'école d'architecture de Lille ; Thierry Baert, directeur d'étude à l'Agence d'urbanisme de Lille, architecte de formation ; Cécile Féru, chargé d'études à l'Agence d'urbanisme, coordinatrice du projet ; Max Lerouge, photographe professionnel, spécialiste du territoire.