Au-delà des peintres de la fameuse école dauphinoise, Grenoble a inspiré les paysagistes dès la naissance de la peinture d'après nature à la fin du XVIIIe siècle.
Les points de vue choisis par les artistes illustrent ses caractéristiques géographique et topographique : dans un écrin de montagnes, une ville traversée par une rivière torrentueuse que le regard de l'artiste transcende à travers la lumière des saisons, l'enneigement des sommets ou les caprices du cours d'eau.
Mais ces points de vue traduisent aussi l'évolution de la ville et la vie des Grenoblois d'alors : l'Isère naviguée, pêchée, ses rives occupées par les baigneurs, les promeneurs ou les lavandières ; la ville au tout petit matin, éclairée par les seuls réverbères et que traverse un troupeau transhumant.
Le passé militaire de Grenoble est largement présent avec des vues nombreuses sur les portes, les remparts, la citadelle. Enfin, quelques oeuvres donnent à comprendre la transformation des quartiers : le centre ancien de la ville gallo-romaine qui déborde son enceinte pour s'étendre de manière encore limitée au XVIIIe siècle ; les faubourgs de constructions précaires qui se nomment Saint-Joseph, Très-Cloître ou ce qui deviendra l'îlot de la place Victor-Hugo.
Cet ouvrage est d'autant plus intéressant qu'y figurent de grands noms : Turner, Fantin-Latour, Laurens, Jongkind, Sattler, Nattes, Flandrin?