Médicament fétiche des empereurs romains, la thériaque, précieux antidote composé de très nombreux et coûteux ingrédients dont l’opium et la chair de vipère, était réputée efficace contre les venins et les poisons et supposée guérir toutes les maladies. Sa préparation complexe a donné lieu à une importante littérature où les médecins grecs rivalisent de science et d’habileté pour adapter la fameuse recette mise au point par Andromaque, médecin de Néron. À côté du traité sur les Antidotes où le grand médecin Galien de Pergame expose comment il obtint la charge de préparateur impérial de la thériaque sous Marc Aurèle, le corpus galénique nous a conservé deux traités apocryphes consacrés au célèbre électuaire : après la Thériaque à Pison parue dans la CUF en 2016, le petit traité sur la Thériaque à Pamphilianos vient donc compléter cet ensemble consacré à cette préparation emblématique de la pharmacologie antique et dont la recette, transmise d’occident en orient et jusqu’en Chine, a continué d’être préparée dans les officines jusqu’à la fin du XIXe siècle.