La rhétorique antique rebute parfois par sa technicité, qui nous fait oublier que les Anciens non seulement étudiaient et théorisaient la parole, mais aussi utilisaient la discipline pour créer des liens sociaux, des connivences culturelles et pour penser leur monde. Les deux manuels traduits ici datent probablement du IVe siècle de notre ère ; ils sont une porte d'entrée vers un moment particulier de l'évolution de la rhétorique : la grande éloquence républicaine s'est éteinte depuis longtemps, les cours de justice ne donnent plus l'occasion de faire montre de sa faconde, mais les outils intellectuels donnés par la rhétorique servent encore à conceptualiser la lecture, l'exégèse, la conversation, le genre épistolaire. L'Art rhétorique de Julius Victor et Sur la rhétorique de Pseudo-Augustin nous permettent une incursion dans ce monde de paroles, fascinant et énigmatique.