Yassine Bouzrou aurait voulu devenir footballeur, il a laissé le maillot pour la robe, avant d’entrer à 29 ans dans le classement GQ des « trente avocats les plus puissants de France » !
C’est par une affaire impliquant la police qu’il commence sa carrière en 2007 et, déjà, il doit se frotter aux mensonges et petits arrangements entre administration, pouvoir et palais de justice. Son deuxième dossier très médiatisé lui est apporté un an plus tard par le futur cinéaste Ladj Ly, qui lui signale la fameuse « bavure » de Montfermeil à l’origine du film Les Misérables. Bouzrou fera condamner les policiers.
Grand défenseur des libertés, lui qui parvient à démontrer l’innocence de Michel Courtois, accusé à tort d’être le « tueur en série de l’Essonne », l’avocat représente plusieurs victimes de violences policières illégitimes blessées lors des manifestations des Gilets jaunes. Il défend la famille de Zineb Redouane, décédée à 80 ans dans son appartement après avoir été atteinte au visage par une grenade lacrymogène lancée par un CRS, à Marseille, et celle d’Adama Traoré, mort il y a cinq ans dans des circonstances comparables à celles de George Floyd aux États-Unis. Sa ligne de conduite n’a jamais varié : faire respecter les droits de ses clients. Sa ligne d’attaque non plus : traquer les manquements à la loi des forces de l’ordre.
Revenant sur ces affaires dramatiques, Yassine Bouzrou nous fait entrer au cœur d’institutions censées être exemplaires et d’un système judiciaire dont il n’hésite pas à pointer les limites. Signé par un digne héritier de Robert Badinter et Henri Leclerc, ce témoignage édifiant est un plaidoyer puissant pour le droit et les libertés.