Le 14 juillet 2016, un attentat terroriste, 86 morts, endeuillait la promenade des Anglais, à Nice, et la France toute entière. Le 5 septembre s'ouvre le procès de cette tragédie. Fabien Rajon, avocat au barreau de Lyon, évoque son rôle aux côtés des victimes du "camions fous", mais également le travail d'une justice pas toujours adaptée à l'ampleur de ces tragédies.
À la veille du procès des attentats de Nice, l'un des avocats des victimes raconte
86 morts, 458 blessés. Le 14 juillet 2016, un attentat terroriste endeuillait la promenade des Anglais, à Nice, et la France tout entière. Six ans plus tard, le 5 septembre 2022, s'ouvrent les procès de cette tuerie, qui doivent durer deux mois. Fabien Rajon, avocat au barreau de Lyon, y représentera les familles de plusieurs victimes.
Depuis treize ans, Me Rajon défend les intérêts des victimes au pénal, souvent devant la Cour d'assises. Il revient sur l'épreuve subie par ces familles, et sur leur parcours du combattant pour être justement indemnisées. Il décrit le rôle, souvent ambivalent, du Fonds de garantie des victimes, l'épreuve des expertises pour déterminer le préjudice, mais aussi les débats autour de la notion même de " victime - de nombreuses personnes présentes le soir du drame ayant été exclues du processus d'indemnisation. Acteur de la procédure, il a ainsi pu obtenir l'audition du maire de Nice, Christian Estrosi, dans le cadre des investigations visant l'organisation de la fête nationale ce soir-là. Il livre enfin une réflexion sur la capacité de la justice pénale à comprendre et juguler la violence djihadiste.
Fabien Rajon évoque également d'autres dossiers où il plaida au nom des parents, dont l'affaire Maëlys ou l'affaire des " bébés sans bras ". Un regard de l'intérieur sur cette justice pénale dont les victimes espèrent beaucoup – mais qui rechigne souvent à leur accorder ce qu'elles attendent, cette procédure restant surtout au bénéfice de la société tout entière.