À côté des scènes publiques, théâtres privilégiés et troupes professionnelles, il existe un théâtre d’éducation dont l’importance ne cesse de croître au cours du XVIIIe siècle. Dans l’Europe entière, plusieurs congrégations religieuses, au premier rang desquelles celle des jésuites, font de l’art dramatique l’une des activités phare de leur enseignement.
Sur la scène, l’élève apprend l’art de paraître en public, d’exercer sa mémoire, de dire un texte avec justesse, voire de pratiquer les talents agréables comme la danse, la musique et le chant. Les maîtres conçoivent des pièces originales, principalement en latin mais aussi en langue vernaculaire, d’inspiration religieuse ou historique, ou pour la comédie se référant aux modèles antiques ou modernes.
Aujourd’hui mieux connu, ce répertoire dément la réputation faite au théâtre de collège de tourner le dos à son époque. Les interactions entre l’espace public, travaillé par des logiques de pouvoir et de reconnaissance, et la scène privée, dédiée à la perfection morale de l’homme et à la formation d’une élite, sont en réalité nombreuses. Ici comme ailleurs, le théâtre se fait le miroir de l’actualité sociale et culturelle.
Etudes sur le XVIIIème siècle, 50