La vérité est l’objectif que vise la pensée, quand du moins on lui attribue la prétention d’être une connaissance ; et elle se définit à un niveau élémentaire par le fait d’atteindre la réalité telle qu’elle est – par « l’adéquation de l’intellect et de la réalité ». Ainsi caractérisée, l’idée de vérité soulève au moins deux problèmes principaux : d’une part celui de sa valeur (avons-nous vraiment besoin de vérité ?) ; d’autre part celui de sa possibilité effective, qui se subdivise lui-même en plusieurs questions : de quel degré de certitude notre savoir est-il capable ? Comment procéder pour connaître, et à quels critères reconnaît-on le vrai ? Nos théories peuventelles vraiment décrire le monde tel qu’il est ? La notion de vérité a-t-elle un sens pour tous les types de discours, dans tous les domaines de la pensée ? Est-elle vraiment nécessaire pour définir le savoir humain ? Ces questions sont aussi anciennes que la philosophie : le présent volume, qui rassemble des contributions de philosophes de différentes universités françaises, essaie de rappeler les réponses classiques qui leur ont été faites, et d’en esquisser de nouvelles, qui soient en accord avec l’esprit d’une Modernité désireuse de concilier son goût du savoir scientifique et son attachement à la pluralité des types de discours et d’intelligibilité.