Parmi les capitouls, les procureurs ont-ils profité de la fonction pour améliorer leur position sociale ? La clé de la notabilité ne résidait pas dans le capital symbolique de la charge, mais plutôt dans les solidarités qu’elle permettait de développer.
Les capitouls dont il est ici question sont des « gens de peu », bien loin des Illustres du Capitole de Toulouse. Entrés au capitoulat comme procureurs au parlement, originaires de diverses régions du Languedoc, ils ont été jusqu’ici négligés au profit de ceux qui, forts du prestige de la fonction capitulaire, ont réussi à placer leurs fils au Parlement. Leur histoire n’est pas celle d’un échec. Elle questionne néanmoins ce qu’est la promotion sociale dans une société extrêmement hiérarchisée où l’argent et le roi installent les assises de la réussite. L’itinéraire de ces nouveaux-venus à Toulouse traverse différents réseaux qui conduisent vers la ville et structurent les liens entre Toulouse et le Languedoc. Quelle place la politique municipale a-t-elle prise dans le processus d’intégration de ces familles à la ville ? Le capitoulat peut-il être considéré comme une opportunité sociale pour ces familles dont on observe les projets sur plusieurs générations ? Leurs histoires reconstituées grâce aux actes notariés montrent la sinuosité des parcours qui s’ajustent au contexte social et révèlent le changement de sens qui affecte les relations de pouvoir entre le XVIIe et le XVIIIe siècle.