La fin de l’amour
Nous n’avons cessé de représenter les diverses manières que l’amour a de faire miraculeusement irruption dans nos vies. Pourtant, cette culture qui a tant à dire sur la naissance de l’amour est beaucoup moins prolixe lorsqu’il s’agit des moments, non moins mystérieux, où l’on évite de tomber amoureux, où l’on devient indifférent à celui ou celle qui nous tenait éveillé la nuit, où l’on cesse d’aimer.
Eva Illouz fait du « désamour » un problème sociologique de première importance et examine l’ensemble des façons qu’ont les relations d’avorter à peine commencées, de se dissoudre faute d’engagement, d’aboutir à une séparation ou un divorce, ce qu’elle désigne comme des « relations négatives ». L’amour semble aujourd’hui marqué par la liberté de ne pas choisir, faisant du non-choix une nouvelle modalité de l'action. La sociologie, non moins que la psychologie, a beaucoup à dire sur le désarroi qui règne dans nos vies privées.
Eva Illouz
Directrice d’études à l’EHESS, elle est notamment l’auteure des Sentiments du capitalisme (2006), de Pourquoi l’amour fait mal (2012) et de Happycratie (2018).
Traduit de l'anglais par Sophie Renaut