Depuis les années 1970, émergent, dans de nombreux pays, des initiatives visant à valoriser les mémoires des migrations. Toutes ont pour objectif l’obtention d’une reconnaissance et la pleine acceptation des migrants (immigrés et émigrés) et de leurs descendants par les populations locales. Ce numéro analyse en amont les raisons et les conditions de cet intérêt ainsi que les caractéristiques des initiateurs mais surtout en aval les effets paradoxaux des actions entreprises. Il questionne l’intérêt conféré par les personnes concernées, migrants et descendants, à ces initiatives, ainsi que l’écart entre les mémoires transmises dans l’espace privé et les usages publics du passé. Enfin, il interroge la croyance en les bienfaits de la mise en récit publique et de la patrimonialisation des passés migratoires et leur capacité à agir sur les représentations des migrations.