Quatre pistes distinctes, ayant toutes à voir avec le Pays de Galles, forment la matière de ce livre. Chacune d’entre elles est ici dénommée aventure. La première reconstitue l’incroyable histoire de Thomas Jones, ce peintre qui en 1782, à Naples, inventa l’art moderne avant de se retirer incompris dans sa ferme du Radnorshire. La deuxième tente d’identifier le geste poétique que formèrent l’œuvre et la vie de Dylan Thomas, le génial enfant de Swansea, le « Rimbaud de Cwmdonkin Drive ». La troisième suit les pas de W.G. Sebald, dont le livre Austerlitz comprend un pan gallois sur lequel se projettent, au sein même de l’exil qu’il raconte, les images d’un séjour transfiguré. La quatrième et dernière se déroule dans les vallées du sud, parmi les vestiges d’un monde qui fut celui des mineurs de charbon et que de parfaites images (dues à Robert Frank ou Eugene W. Smith) fixèrent en son temps.
Ainsi peinture, poésie, récit et photographie, réunis par une identique volonté de saisie et de vérité, permettent-ils d’aborder de l’intérieur cet ouest absolu qu’est le Pays de Galles. Chemin faisant, le livre est aussi une réflexion sur le rapport entre réalité et fiction, sur la nature des souvenirs et des traces, et sur ce que peut être l’identité d’une contrée.