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Deux semaines avant de mourir, Oliver Sacks a décrit le contenu de l’ouvrage qu’il prévoyait de publier, Le Fleuve de la conscience. Ses indications ont été scrupuleusement suivies.
Sacks montre dans ce livre qu’il n’est pas seulement un neurologue exceptionnel. Son interrogation s’étend ici à presque tous les domaines du vivant, qui le passionnent et l’intriguent. Mais, fidèle à sa manière personnelle, il les aborde par ce qu’ils ont de surprenant ou d’inattendu. Comment une plante « apprend »-elle ? Les souvenirs que nous tenons pour vrais le sont-ils forcément ? La conscience est-elle un flux continu ou une succession d’instantanés ? La science elle-même se montre sous un jour nouveau : Darwin s’avère être un botaniste original, Freud un neurologue novateur. Pourquoi tant de découvertes, que l’on qualifiera de prématurées, ont-elles été négligées ? Que se serait-il passé si on les avait acceptées en leur temps ? On s’aperçoit que le rôle du hasard est essentiel, et que la science, dans son développement, est contingente... comme la vie elle-même.
Oliver Sacks a créé une nouvelle façon d’exposer et d’expliquer et d’interroger les découvertes scientifiques. On trouvera ici ce mixte de développement théoriques – toujours clairs –, de récits étonnants, et d’éléments biographiques qui fait le charme de son œuvre, où s’allient avec éclat la rigueur, la curiosité d’esprit, et le goût de l’exploration.
Oliver Sacks (1933-2015)
Neurologue, professeur à l’université Columbia, il est l’auteur de nombreux livres, notamment L’Éveil (1987), L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau (1988), Des yeux pour entendre (1990), Un anthropologue sur Mars (1996), Musicophilia (2009) et L’Œil de l’esprit (2012).
Traduit de l’anglais par Christian Cler