Nan Wu, qui prépare aux États-Unis un doctorat avant de rentrer en Chine pour enseigner, voit ses projets bouleversés par la répression de Tian’anmen. Résolu à ce que son fils grandisse loin de son pays natal et de sa violence, Nan abandonne ses études et fait venir auprès de lui femme et enfant. À force de labeur et de multiples sacrifices, il parvient à acheter un restaurant et une maison, mais cette apparente réussite sociale ne le guérit pas de ses deux blessures fondamentales : l’absence de passion pour son épouse, avec laquelle il a fait un mariage de raison, et ses ambitions avortées de poète.
Cinquième roman de Ha Jin, La Liberté de vivre est le premier à se dérouler hors de Chine. On y retrouve la profonde humanité de l’auteur et son style épuré, qui sert aussi bien les descriptions pastorales que le récit détaillé des vicissitudes d’une vie modeste dans son quotidien mais exceptionnelle dans son parcours. Outre une critique acerbe des deux modèles sociaux entre lesquels est déchiré le héros, une série de vignettes subtiles s’assemblent en une fresque épique où la nostalgie le dispute à l’énergie créatrice. Cette mosaïque de lieux et de personnages compose le grand roman qui restait à écrire sur la vie quotidienne des Sino-Américains.
Ha Jin est né en Chine en 1956 et vit depuis 1985 aux États-Unis où il enseigne l'anglais à l'université de Boston. Poète, nouvelliste et romancier déjà couronné par le National Book Award, il a reçu, pour la deuxième fois avec Les Rebuts de la guerre, le prix PEN/Faulkner.