À Caserte, il y a ceux qui marchent le regard de biais à la
recherche de cigarettes de contrebande, ceux qui prennent le
train tous les matins pour aller travailler à Rome, ceux qui produisent
de la mozzarella et ceux qui font l'amour en voiture, il
y a des Sénégalais qui vendent de faux sacs Vuitton, des Polonaises
qui vous changent la vie, des larbins d'hommes politiques, des
coiffeurs de mauvaise foi, et puis du racket, des crimes, des
magasins de luxe, des constructions illégales, des images pieuses
et des miracles... Bref, tout ce qui fait l'Italie du Sud, une
région fanfaronne et violente, si distraite qu'elle oublie de porter
sur elle-même le moindre regard critique.
Mais Antonio Pascale a sur Caserte un regard aigu et visionnaire :
il brosse ici un portrait féroce, tendre et drolatique de sa ville et
nous offre en même temps une véritable métaphore de la vie.