Prenant texte de l’œuvre de Flaubert, considérée comme un tournant décisif dans l’histoire du roman, ce livre envisage successivement l’art du récit sous trois angles d’approche : celui de l’étude génétique (analyse de la naissance, de l’expansion, de la transformation du texte à travers ses états préparatoires) ; celui de l’étude générique (de quels genres, étonnamment divers et parfois contradictoires, relève chacun des Trois contes) ; celui enfin de l’étude proprement narrative, centrée ici sur l’usage des figures dans le récit - et plus particulièrement de cette figure exemplaire et paradoxale, à la fois circonscrite et envahissante, ornementale et naturalisante, qu’est, d’Homère à Proust, la description.
À la croisée stratégique de ces disciplines clés des études littéraires modernes que sont la critique génétique et la narratologie, Métamorphoses du récit ouvre la voie à une poétique génétique, dont il expose les principes et illustre la méthode, non sans connivence mimétique avec son objet : « Telle est à mes yeux la grande séduction du récit : sans cesse il se métamorphose, et métamorphose son lecteur. »
Maître de conférences à l’université Paris VIII et fondatrice de l’équipe Flaubert à l’Institut des textes et manuscrits modernes (CNRS), Raymonde Debray Genette a publié de nombreux articles concernant la théorie du récit et l’analyse des manuscrits. Deux de ces études ont été reprises dans les recueils Recherche de Proust et Travail de Flaubert (coll. « Points »).