Hervé, auquel j’ai déjà consacré quatre livres, est un médecin entré dans ma vie en 1993. Sa mort soudaine m’a conduit à poser sur l’amour un autre regard. A la fin du mois de septembre 2002, il a eu une rupture d’anévrisme. Plongé dans le coma tout d’abord à mon insu, il est resté deux semaines entre la vie et la mort. J’ai essayé de le revoir, mais j’ai été découragé par le problème que posait l’ignorance de mon existence dans son entourage. Il est mort le 10 octobre 2002 dans l’après-midi. Dans tous les livres que, depuis sa rencontre, j’ai écrits, j’ai choisi des moyens détournés de raconter l’état de dépendance mutuelle où la passion place deux êtres qui, pour des raisons psychologiques ou sociales, sont incapables de l’assumer et de s’en détacher. J’ai tenté de décrire une disparition et la conscience d’avoir parfois franchi le seuil de la folie, avant même que la mort ne mette un terme à toute volonté humaine.
René de Ceccatty a publié des romans, des essais et des pièces de théâtre. Il est également critique, traducteur et éditeur. Outre le cycle d’Aimer qui ici se conclut, il a notamment écrit : L’Or et la Poussière, L’Accompagnement, Sibilla Aleramo.