C'est une tour de bureaux, un monde minéral, une architecture de la soumission. Ici, on conçoit des livres, mais cela importe peu. Seul compte le rythme de la production. Une atmosphère confinée, presque fiévreuse, imprègne les murs, alimentée par un circuit fermé d'air conditionné.
Derrière la porte du bureau 444, un homme a pris la place d'un autre, indésirable en ces lieux depuis que la maladie s'est logée trop clairement dans les creux de son visage. Sous le masque lisse du remplaçant, nul ne perçoit la colère qui enfle. Nul ne sait qu'il transporte chaque matin dans son sac des pièces de viande fraîche, qu'il n'est pas là par hasard, qu'il a un plan et que sa rage et sa douleur exploseront bientôt à la face du monde.
Un roman de révolte, tendu à l'extrême, parcouru d'éclats de rire grinçants et de visions délirantes.