« La douleur, le chrétien la sent comme les autres. Comme les autres, il doit s’efforcer de la diminuer et de l’adoucir, non seulement par des prières suppliantes, mais par les efforts d’une science industrieuse et sûre d’elle-même. Mais, l’heure venue où elle s’impose, il l’utilise. Par une merveilleuse compensation, le mal physique, humblement supporté, consume le mal moral…
La poursuite du Christ dans le Monde finit donc, logiquement, sur un passionné et douloureux embrassement entre les bras de la Croix. Enthousiaste et sincère, l’âme s’est offerte et livrée à tous les grands souffles de la Nature. Au terme de ses expériences et de la longue maturation de ses vues, elle aperçoit que nul travail n’est plus efficace et apaisant que de recueillir, pour la consoler et l’offrir à Dieu, la Peine du Monde ; nulle attitude plus dilatante pour elle que de s’ouvrir – avec et dans le Christ – à la sympathie pour toute Douleur, à la “compassion cosmique”. »
T. de Ch.
Préface de Pierre-Jean Labarrière