Le jeune David et Simón, son protecteur, sont arrivés – on ne sait d’où – par bateau au camp de transit, où ils ont été reconditionnés afin de s’intégrer dans leur nouveau pays : nouveaux noms, nouvelles dates de naissance, mémoire lavée de tout souvenir, apprentissage rapide de l’espagnol, langue du pays. Puis ils ont traversé le désert et ont atterri au Centre d’accueil, où les services publics leur allouent un logement et aident Simón à trouver un emploi de docker. David ayant perdu en mer la lettre qui expliquait sa filiation, Simón se fait le serment de lui trouver une mère que son intuition seule désignera. Inés est l’élue. Elle accapare l’enfant, dont elle fait sa chose.
Avec Une enfance de Jésus, Coetzee opère un retour spectaculaire à la manière romanesque. Ce récit, impressionnant par la fraîcheur de la relation que l’auteur instaure entre l’homme et l’enfant, est une fable universelle aux multiples lectures possibles, où les questions qui restent sans réponse en amènent de nouvelles comme dans un cycle éternel. Un roman qui stimule l’intellect et l’imagination, qui fait grandir le lecteur et s’imprime en lui.
J.M. Coetzee, né en 1940 au Cap (Afrique du Sud), est l'auteur de trois récits autobiographiques, d’un recueil de nouvelles, de dix autres romans traduits dans vingt-cinq langues et abondamment primés, ainsi que de deux volumes d’essais. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 2003. J. M. Coetzee vit aujourd’hui à Adélaïde (Australie).
Catherine Lauga du Plessis, agrégée d’anglais, vit en Afrique du Sud où elle a longtemps enseigné à l’université du Cap. Elle traduit de l’anglais essentiellement des textes de fiction d’auteurs sud-africains tels J. M. Coetzee, Mike Nicol, Zakes Mda, Zoe Wicomb. Elle a reçu le prix Baudelaire et le prix Amphi pour Disgrâce, de Coetzee.