En 1942, Jean Cayrol est arrêté et déporté à Mauthausen-Gusen. Une expérience qui hantera toute son œuvre. À son retour de camp, en 1949, il veut témoigner et publie dans la revue Esprit un court texte intitulé « D’un romanesque concentrationnaire » (texte repris dans son essai Lazare parmi nous ), dans lequel il tente de définir ce que pourrait être, au lendemain de la fracture de la Seconde Guerre, sa conception du héros. Pour le qualifier, il se réfère à Lazare, revenu d’entre les morts, désignant ainsi un univers – le romanesque lazaréen. Dans les quatre romans que comprend ce volume, l’ambition littéraire se déploie avec une modernité radicale, avant même l’émergence du « nouveau roman ». Les personnages sont passifs et anonymes face à un monde dépourvu de sens. Dans Nuit et Brouillard, texte écrit dans l’horreur et la souffrance du camp, on retrouve les références bibliques, l’inquiétude métaphysique, la présence de la nature qui nourrissaient ses premiers poèmes. Mais le noir, la nuit, l’hiver et le froid envahissent toutes ces pages.
Cette réédition rassemble en un volume tous les textes de Jean Cayrol – Je vivrai l’amour des autres, La Noire, Le feu qui prend, Lazare parmi nous, Les Corps étrangers et Nuit et Brouillard – qui constituent son œuvre lazaréenne.
Jean Cayrol est né en 1911 à Bordeaux, où il est mort en 2005.Poète, romancier, essayiste et éditeur, il fonde aux Éditions du Seuil une revue, Écrire, entièrement consacrée à la publication des premiers textes des jeunes auteurs. Il a ainsi découvert de nombreux écrivains.