Dernier été avant l'entrée à l'internat. Le jeune narrateur le passe chez son oncle, prélat et bibliothécaire du couvent de Saint-Gall. Dans ce vénérable cadre baroque, le jeune garçon a pour tâche de chausser les visiteuses des pantoufles obligatoires pour pénétrer dans « l'arche aux livres », sans en endommager le précieux parquet. Agenouillé devant les dames, il cherche à percer les mystères féminins et, découvrant les pouvoirs de son nez, se grise de l'odore di femmina. Initiation sexuelle, mais aussi ouverture au monde des livres et recherches obstinées pour découvrir le secret qui se cache derrière ce nom de Katz, porté par sa mère et son oncle. Car les êtres sont plus complexes qu'il n'y parait. À l'instar du narrateur qui sent s'affronter en lui le petit Katz et le futur écolier conventuel, les autres sont des personnages doubles. Monsignore, le prélat érudit, ne dédaigne pas les parties fines arrosées, et mademoiselle Stark, l'austère et pieuse gouvernante, devient une autre femme lorsqu'elle part à l'assaut des sommets de son Appenzell natal.
Ce « roman de formation » brillant séduit par la complexité des protagonistes et la subtilité, la légèreté avec lesquelles il traite de sujets graves : la puberté et le mystère des origines.