Parmi les changements profonds de la société française depuis vingt ans, certains n'ont pas encore été vraiment analysés et compris alors qu'ils apparaissent chaque jour comme un peu plus essentiels. C'est tout particulièrement le cas de l'identité au travail et des relations d'emploi dans l'entreprise. La fragilisation et la personnalisation croissantes de ces relations ont conduit au brouillage d'une appartenance politique et sociale autrefois largement définie par le travail autour de la classe ouvrière notamment. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Le monde du travail fournit de moins en moins de repères, alors même qu'il continue d'être à la source de nombreuses inégalités dans la société. La compréhension du contexte et des enjeux autour de ces questions commande d'aller bien au-delà des imprécations habituelles et des constats désabusés sur «l'individualisation de la société» ou «la fin des classes sociales» ; il s'agit de décrire scrupuleusement les mécanismes à l'œuvre et d'en donner à lire le sens profond. C'est ce que propose cet ouvrage tout en esquissant les contours d'une nouvelle société française dont «l'égalité des possibles» pourrait devenir l'horizon.