Construit comme un voyage de la mémoire – personnelle et collective – et de l’indignation, ce récit invite à une relecture insolite de l’histoire de la Sicile, à partir d’Homère, à travers les siècles et les localités, jusqu’aux héros modernes sacrifiés par la mafia.
Pour exorciser la dégradation de son île natale, objet d’amour et de haine, et de toute l’Italie moderne, Vincenzo Consolo scrute les profondeurs du passé, utilisant toute les ressources de sa prose anxieuse, baroque empreinte de tensions poétiques et civiles.
Tel Ulysse à la recherche de son Ithaque perdue, le narrateur ne reconnaît plus son île ; de la plaine de Milazzo, où paissaient jadis les troupeaux du Soleil, à Syracuse, Catane, Noto, Cefalù, Trapani, Ségeste : partout règnent la violence et la désolation, sans toutefois effacer la grandeur du mythe, le patrimoine culturel dont la Sicile est aussi l’expression. En témoignent les rencontres éminentes auxquelles nous assistons : le Caravage peignant une sainte Lucie à Syracuse, Pirandello en visite chez Verga, Sciascia, Goethe, Maupassant et bien d’autres encore.