Freud eut-il une aventure amoureuse avec sa belle-sœur ? La bataille fait rage entre historiens. Et cette correspondance exceptionnelle, qui s’étendit sur plus d’un demi-siècle, en recèle bien sûr le secret.
Minna, plus intellectuelle que sa sœur Martha, la future épouse de Sigmund, plus curieuse aussi des affaires du monde, se prend très vite d’affection pour celui qui devait devenir son beau-frère. Et celui-ci, en retour, se livre à elle avec une spontanéité peu commune chez lui, qu’il soit question de sa vie personnelle et professionnelle, de ses aspirations d’homme ou de savant.
Mais au fil des lettres, on découvre aussi un épistolier plus inattendu, « capable de susciter le désir » de cette « sœur chérie », pour reprendre les mots d’Élisabeth Roudinesco dans sa préface, puis de lui résister … avant de la relancer ensuite. Et de fait, ils ne cessèrent de se provoquer mutuellement, elle sur le mode mutin, lui le plus souvent coupable.
Jusqu’où allèrent-ils ?
La réponse gît là, au cœur de cette amitié amoureuse, à l’occasion peut-être d’un certain voyage entrepris en 1898, quelque part entre le sud de l’Autriche et le nord de l’Italie. Mais au-delà de l’anecdote, le charme et l’éloquence attachés au « monde d’hier » prennent, tout au long de cette correspondance, une signification historique et documentaire tellement singulière que l’homme Freud s’y laisse observer sous un jour inédit.
Édition établie par Albrecht Hirschmüller
Préface d’Élisabeth Roudinesco
Traduit de l’allemand par Olivier Mannoni
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