Avoir à la fois envie et peur de savoir. Désirer comprendre et être, d’avance, terrifié à cette seule idée. Tel est le conflit qui hante ce roman de Leopoldo Brizuela sur le Mal argentin des années de dictature et sa persistance jusqu’à ce jour.
Une nuit de 2010, l’écrivain Leonardo Bazán est témoin d’une effraction au domicile de ses voisins. Il ne s’agit pas d’un simple cambriolage mais d’une opération montée par une bande organisée escortée par une voiture de police : voilà qui réveille en lui le souvenir d’une intrusion similaire, dans la même maison, en 1976. Une intervention dont lui-même et ses parents ont été les témoins et aussi, en quelque sorte, les protagonistes. Leonardo se trouve alors confronté à une vérité insupportable qu’il ne pourra se révéler à lui-même qu’en essayant de l’écrire. Et en acceptant de plonger au cœur des ténèbres.
La Nuit recommencée est une enquête abyssale qui conduit le lecteur à se poser les mêmes questions que le narrateur : comment réagissons-nous lorsque l’autre est en danger et jusqu’où avons-nous conscience de notre propre lâcheté ?
Leopoldo Brizuela est né en 1963 à La Plata (Argentine). Romancier, poète et traducteur, il a écrit son premier roman Tejiendo agua à l'âge de 17 ans. En 1999, Angleterre : une fable obtient le Prix Clarín et le prix de la Ville de Buenos Aires et est traduit en France aux éditions José Corti, qui publient également Le Plaisir de la captive. Leopoldo Brizuela, dont les livres sont traduits dans de nombreuses langues, vit à Buenos Aires, où il travaille comme critique littéraire et dirige plusieurs ateliers d'écriture.
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Gabriel Iaculli