Orphelin, Arthur Kellerlicht, un jeune Allemand d’origine juive mais de confession protestante, est contraint de fuir l’Allemagne nazie. D’abord réfugié dans un pensionnat en Haute-Savoie, il s’installe à Paris au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale pour y suivre des études de lettres. Cette nouvelle éducation va de pair, chez l'adolescent qu'il est alors, avec l’éveil de troubles érotiques liés aux châtiments corporels. Quelques années plus tard, Arthur revient dans l’Allemagne d’après-guerre à l’occasion de vacances scolaires. Il retrouve sa famille, la maison natale dans la région de Hambourg. Désormais pénétré de culture française, il vit le tourment de se découvrir étranger à sa propre langue, à ses origines.
L’obsession du masochisme et de la faute traverse ce récit initiatique, où l’inquiétude du jeune héros rejoint la question plus profonde des rapports de L’Allemagne avec son propre passé. C'est aussi un texte sur l'exil et le déracinement, une quête identitaire que poursuit l'auteur à travers son oeuvre romanesque et autobiographique, depuis Le Miroir quotidien (1981), puis Un jardin en Allemagne (1986), La Forêt interrompue (1991) et La Traversée des fleuves (1999).